L’agence de sécurité sanitaire (Anses) a récemment mis en garde les spécialistes en soin et en décoration des ongles contre les risques liés à leur métier. Certains produits qu’ils manipulent quotidiennement peuvent en effet être dangereux pour leur santé, notamment ceux utilisés pour les faux-ongles.

Une activité en plein essor

De la simple pose de vernis (normaux ou semi-permanents) ou de faux-ongles au nail’art (l’art de décorer les ongles) en passant par la manucure classique, s’occuper des mains fait désormais partie du rituel de beauté des fashions addicts.

De plus en plus de salons offrent aujourd’hui des prestations en onglerie. On compte actuellement environ 5000 spécialistes de la prothésiste onglulaire officiels en France, et leur nombre est en constante augmentation. En majorité féminine, ces professionnels sont employés par des instituts ou exercent pour leur compte ou proposent des services à domicile.

Des produits toxiques manipulés au quotidien

La publicité en onglerie vante les résultats obtenus par des images séduisantes des adeptes de la mode. Les risques encourus par ceux qui sont en contact quotidien avec des substances dangereuses contenues dans les vernis et les faux-ongles sont pour leur part occultés.

Or, les spécialistes de l’Anses ont identifié près de 700 ingrédients nocifs manipulés par les professionnels de l’onglerie.Une soixantaine de ces produits est classée parmi les plus dangereuses tandis que l’utilisation de 90 d’entre eux sont à surveiller.Les monomères (méth)acryliques polymérisables qui entrent dans la fabrication des faux-ongles sont les plus à craindre. Ils ont des effets désastreux sur le système endocrinien et celui de la reproduction. D’autres ingrédients sont à l’origine de divers cancers et mutations génétiques. Les allergies et les affections cutanées et respiratoires sont également causées par ces matières.

Des mesures de protection s’imposent

Afin de protéger les professionnels en onglerie, l’Anses conseille la suppression rapide des monomères (méth)acryliques polymérisables en les remplaçant par des produits moins nocifs. Les prothésistes et les esthéticiens sont encouragés à porter des équipements individuels fiables pour éviter le contact cutané avec les substances toxiques et l’inhalation des poussières et vapeurs en suspension dans leur environnement de travail.

Il est conseillé aux propriétaires de salon d’installer des systèmes de ventilation adaptés pour améliorer la circulation et le renouvellement de l’air dans leurs locaux. Une meilleure information et une formation adéquate sont également préconisées afin de mettre les professionnels au courant des risques auxquels ils sont exposés.