Le 14 mai 2011, la rencontre entre une femme de chambre et l’ancien directeur du FMI défrayait la chronique, et marquait le début de l’affaire Dominique Strauss-Kahn. Presque quatre ans plus tard, et après de nombreux rebondissements au gré de révélations fondées ou frauduleuses, le personnage de Dominique Strauss Khan continue de fasciner la sphère politico-médiatique. Un nouveau phénomène venu de Chine, la mode DSK, ne devrait pas manquer de relancer l’intérêt des médias pour DSK.

En Chine, avant l’affaire, Dominique Strauss-Kahn alias DSK jouissait d’une faible notoriété auprès des chinois, sa réputation se cantonnant aux sphères imperméables de la finance et du pouvoir politique centralisé. Mais les évènements de 2011, par un biais inattendu, ont placé l’ancien technocrate sur le devant de la scène. La surmédiatisation du scandale en Europe et aux Etats-Unis, ainsi que les détournements satiriques qui eurent lieu, furent relayés en Chine par la jeunesse, et notamment le milieu des blogueurs. La fameuse marionnette DSK créée par les Guignols de l’Info, burlesque et crâneuse, fit autant rirent les chinois qu’elle leur fit découvrir la personnalité de Dominique Strauss-Kahn : homme de pouvoir, sous toutes ses formes.

Dans une société encore strictes où la séduction et l’amour sont codifiés, s’inscrivant dans le respect de la tradition familiale, DSK a progressivement acquis un statut d’icône. Riche, puissant, entreprenant, Dominique Strauss-Kahn fait figure d’idéal masculin dans un pays où les canons esthétiques ne sont pas encore alignés sur ceux des pays occidentaux.

Surfant sur cette adoration et s’adressant à un public jeune, des marques de vêtement ont vu le jour. Distribuée en France par la société Le Peignoir, la marque DéhèSKa, qui joue sur une consonance évidente, est devenue en Chine un acteur important de la lingerie sexy, avec une part de marché évaluée à 10% au dernier trimestre 2014. Déesse K, autre spin-off, vise uniquement le marché français et se concentre sur le linge de maison et le style léopard.

Si la mode DSK a si rapidement conquis la Chine, c’est en grande partie parce que les chinois, peuple timide sur le plan sexuel, avaient besoin de ce phénomène libérateur et cathartique. L’impact de cette mode devrait donc être bien plus limité en Europe.