Si tout le monde ne possède pas de bomber, en revanche, tout le monde connaît au moins un ami qui en porte un. Regardez autour de vous, le bomber est partout : omniprésent en mi-saison, en été lorsque les soirées se prolongent en extérieur, et même en hiver si le temps n’est pas trop rude. Si le bomber est avant tout l’un des symboles les plus forts de l’identité vestimentaire américaine, il est aussi largement répandu à travers le monde, notamment en Europe occidentale où il s’est largement répandu parmi les jeunes depuis une quinzaine d’années.

À l’origine, une veste d’aviateur de l’armée américaine

Avant de s’appeler le bomber, cette veste s’appelait la Flight jacket MA-1. Il s’agissait de la veste officielle des aviateurs de l’armée américaine. Elle a remplacé une autre série de vestes emblématiques des pilotes de la Air Force, en cuir noir ou brun doublé d’un col en fourrure blanche, qu’on retrouve par exemple dans les images d’archives de la Seconde guerre mondiale. À partir des années 1950, ces vestes en cuir ont été progressivement remplacées par les fameuses MA-1, faites en nylon dans des teintes plutôt bleutées ou vert foncé. Elles possédaient des poches latérales, et leurs manches comme leur taille était élastique. Comme nous le rappelle un article de Konbini sur le sujet, les MA-1 étaient alors doublées d’un tissu orange fluo afin que les pilotes, en cas d’accident ou de naufrage, puissent retourner leur veste et attirer l’œil des secouristes.

Des années 1960 aux années 1990 : la démocratisation du bomber

Pendant les années 1960, le fabricant originel du bomber, Alpha Industries, décida de sortir sa veste du contexte exclusivement militaire et de la mettre en vente pour le grand public. Le succès est immédiat : le bomber profite de la « publicité » offerte par les images télévisées des soldats américains pendant la guerre du Vietnam, qui le portent très souvent. Le vêtement devient alors très populaire auprès des jeunes Américains qui soutiennent leurs soldats. Certains parlent même dès lors du bomber comme d’un symbole identitaire des Etats-Unis, ce que tend à prouver son adoption par deux des plus grandes stars américaines de cette époque : James Dean et Marilyn Monroe. Au milieu des années 1970, quand les soldats américains rentrent du Vietnam, nombre d’entre eux décident de garder leur bomber militaire, qui intègre alors massivement la société et devient parallèlement un symbole de revendications antimilitaristes. Par la suite, dans les années 1980 et les années 1990, cette ambiguïté politique du bomber se retrouve dans les groupes antagonistes qui décident de le porter. D’abord adopté par les groupes de skinheads, dont on peut voir certaines photos sur cet article de Marie-Claire, il est ensuite récupéré par le milieu du rap, sous la houlette du rappeur Nas et du producteur Dr. Dre.

Un vêtement iconique dans l’univers de la mode

Aujourd’hui, de nombreuses marques de mode comme de prêt-à-porter se sont approprié le bomber. Si les couleurs originales noir, bleu marine et vert olive gardent la faveur des couturiers, il se décline également dans de nombreux autres coloris. On ne compte d’ailleurs plus les stars artistiques ou médiatiques qui se sont fait photographier avec un bomber sur les épaules ou sous le bras : Michael Jackson, Rihanna, Kim Kardashian… Le créateur de mode belge Raf Simons contribue à l’imposer dans les défilés de mode avec ses nombreuses variations du Pyramide Bomber durant les années 2000. Depuis, les plus grandes franchises de la mode l’ont ressorti à un moment ou à un autre : Alexander Wang, Dries Van Noten, mais aussi plus récemment Dior ou Givenchy. Vous l’aurez compris, des références internationales de la mode aux friperies ou magasins de surplus militaires pour un caractère plus authentique, le bomber n’en finit pas, depuis plus de 50 ans, de fasciner et de se renouveler. Vous trouverez de nombreux modèles de bomber parmi les collections disponibles sur le site internet de Fête Impériale.